L'INTERVENTION LIMITÉE, LE 30 AOÛT 1914, DE LA Ière ARMÉE ALLEMANDE AU PROFIT DE LA IIème.

Merci à Monsieur Christian Lemaire, qui nous a transmis ces extraits de documents, l'intégralité du texte de von Bülow peut-être lue sur notre site.

 

Intervention limitée de la 17e Division (général von Bauer) au profit de la 2e Armée (général von Bülow.). 17e Division (général von Bauer) du IXe C.A. (général von Quast) de la Ière Armée Allemande (général von Kluck.)

Dans "Mon rapport sur la Bataille de la Marne", par le général von Bülow - Payot - 1920.

. . . . Quand la colonne de gauche du Xe C.R. (C.A. de réserve) (général von Kirchbach), (19e D. R. (division de réserve) (général von Bahrfeldt) s'avança, le 29 Août 1914 au matin, sur Essigny-le-Grand, elle fut attaquée sur son flanc gauche par des forces ennemies. . . . Bien que la situation ne fut pas encore complètement éclaircie, il demeurait tout au moins établi que le Xe C.R. était attaqué, en direction Sud-Est, par des forces assez importantes.

La canonnade entendue à l'Est permit d'ailleurs de se rendre compte que l'on se battait également à l'Est de l'Oise. On avait donc affaire à une nouvelle résistance coordonnée de l'ennemi vraisemblablement dans le but de procurer au Groupe de l'Armée anglaise la possibilité de se dérober à l'attaque enveloppante de la Ière et de la IIème Armées. . . .

Le Xe C.A. (général von Emmich) eût-il même poussé dans la soirée jusqu'à Mont-d'Origny, il n'en restait pas moins, entre le Xe C.R. et le Xe C.A., un vide qu'il importait de combler au plus tôt. . . . . A la 13e Division (général von dem Borne) (moins une brigade, la 26e, et un groupe d'artillerie), j'envoyai l'ordre de se diriger sur Marcy et de s'y faire précéder par son artillerie appuyée par de la cavalerie. . . . A 13 h 30, l'aile droite du Xe C.A. avait conquis les hauteurs au Nord de Mont d'Origny. . . .

Par sans fil, la 3e Armée fut sollicitée d'intervenir en direction de Vervins dans la lutte de la 2e Armée. Un radio intercepté nous convainquit qu'il n'était pas possible de compter sur l'aide de la 3e Armée. . . .

Sur ces entrefaites arriva le général von dem Borne de la 13e Division avec la cavalerie et l'artillerie que j'avais ordonné de porter en avant. Peu après survint également l'infanterie de l'avant-garde de la 13e Division de telle sorte que je pus leur donner sur place les premières instructions.

En conséquence, l'infanterie de l'avant-garde se déploya le long et au Nord de la route Homblières - Origny-Ste-Benoîte.

Toute l'artillerie de la 13e Division se mit successivement en position près de Marcy. Le danger d'une percée ennemie entre le Xe C.A. et le Xe C.R. se trouva ainsi conjuré.

Vers le soir arriva un officier de renseignements du IXe C.A. (le Armée). J'appris ainsi que le IXe C.A. (général von Quast) se trouvait encore à l'Ouest de Saint-Quentin. Cela me permit de demander à ce corps d'armée de se porter en avant, le 30 Août, avec le plus de force possible par Saint-Quentin - Homblières, pour appuyer la IIème Armée.

J'adressai en même temps un radio à la Ière Armée, lui demandant d'intervenir le 30 Août pour soutenir la IIe Armée.

L'ordre de la IIème Armée, donné le 29 à 19 h 45 stipulait pour le 30 Août la continuation de l'attaque. A 7 heures l'Oise devait être franchie par . . . . _la 17e Division (général von Bauer) devait avancer de Saint-Quentin par Origny-Ste-Benoîte. . . .

Dans les papiers trouvés sur un officier supérieur d'état-major français, il en résultait que l'attaque principale de l'ennemi devait être dirigée sur Saint-Quentin. En portant la 17e Division au-delà de Saint-Quentin on avait donc paré pour le mieux aux projets de l'ennemi. . . .

Nous pouvions dès lors envisager le développement du combat avec pleine confiance. . . .

Le 30 Août, une offensive générale des forces françaises, à l'Est de l'Oise se développa dès les premières heures de la matinée. . . . Peu après 10 heures, la puissance de l'attaque était brisée. . . . J'ordonnai à la 13e Division de se porter immédiatement, par Mont d'Origny sur Courjumelles, mouvement qui fut appuyé par toute l'artillerie de la l7e Division, établie sur la rive Ouest de l'Oise ( 17e Brigade artillerie (général Ditfurth).

Il devenait possible de se passer de _l'intervention de la 17e Division en raison de l'heureux changement survenu dans la situation. . . .

La 17e Division fut échelonnée sur la route Origny-Ste-Benoîte - Saint-Quentin afin de pouvoir le lendemain rejoindre de là son corps d'armée. (IXe C.A., Ière Armée)

 

Schlacht bei Saint-Quentin - Kurt Heydemann - Berlin 1925.

Dans la soirée du 29 Août 1914, pour s'assurer l'aide du IXe C.A. (général von Quast - Ière Armée, général von Kluck), le général von Bülow envoie, personnellement au général von Quast, un écrit dans lequel il souhaite que la 17e Division (général von Bauer), se mette en marche, vers Saint-Quentin. Elle devra se trouver le lendemain à 6 heures près d'Origny-Ste-Benoîte, pour traverser l'Oise. Il demande également que la 18e Division soit envoyée vers Saint-Quentin.

Le général von Kluck approuve l'envoi d'une seule division, la 17e. La 18e se tient trop loin, elle est à Nesle. " La 18e Division, dit von Kluck, doit, au 30 Août, coopérer avec la IIème Armée. "

Le 30 Août, entre 1 heure et 2 heures du matin, la 17e Division (général von Bauer) part de Beauvois-en-Vermandois et de Pontru en quatre colonnes. Elles se réuniront dans le faubourg St-Martin, faubourg Ouest de Saint-Quentin. Dans le brouillard les hommes de la Hanse et du Mecklenbourg traversent les rues de la vieille ville. A la basilique 4 heures sonnent.

Deux heures plus tard, la tête de la colonne s'approche d'Homblières. Le général von Bülow qui, depuis quelques instants, se tient à la sortie Est du village, commande d'attaquer immédiatement l'ennemi. Il est présumé se tenir au Nord d'Origny, à l'Ouest de l'Oise

Dans un épais brouillard à partir de 7 heure, exécutant l'ordre, la 17e Division commence à se déployer :

- La 34e Brigade (général von Kraewel), se place au Sud-Est d'Homblières. - La 33e Brigade (général von Lewinski), au Nord d'Homblières.

- La 17e Brigade d'artillerie (général Ditfurth), avec les 24e Régiment d'artillerie (colonel von Lenski) et 60e Régiment d'artillerie (lt-colonel von Fumetti), se place aux aguets sur la hauteur au Nord-Ouest d'Homblières.

Avant que toutes ces dispositions soient terminées, une nouvelle arrive au Q.G. de la IIème Armée : " La 13e Division a chassé les Français des rives Ouest de l'Oise, près d'Origny ". Le général von Bülow arrête alors provisoirement la 17e Division et lui laisse prendre un peu de repos.

7 h 45 - Immédiatement, devant cette nouvelle importante, le général von Bülow commande à la 13e Division d'attaquer de l'autre côté d'Origny.

11 heures - Le général von Bülow place la 17e Division sous les ordres du général von dem Borne, commandant la 13e Division. Aussitôt, ce dernier appelle la 17e Brigade d'artillerie. L'infanterie suivra. Sans ce soucier de la chaleur accablante, les régiments d'artillerie parcourent, au trot, la distance de 10 km qui les sépare de l'endroit assigné.

12 h 30 - Les 24e et 60e Régiment d'artillerie arrivent au Sud-Ouest de Neuvillette. Mais à cette heure, les Français sont déjà partis en direction de Pleine-Selve et sont hors de portée des canons.

13 heures - Appartenant à la 13e Division, la 25e Brigade (général von Unruh) entre dans Origny-Ste-Benoîte.

14 heures - A sont tour, la 17e Brigade d'artillerie traverse le canal et l'Oise. Ses batteries prennent position à hauteur de la statue de sainte Benoîte, sur la route de Courjumelles. Elles ouvrent le feu en direction de Pleine-Selve et de Villers-le-Sec.

Entre temps, la 17e Division a, elle aussi, traversé le canal et l'Oise. Il est 16 heures quand le déploiement est achevé.

Encore une fois, la 17e Division (général von Bauer) doit s'arrêter. Comme les Français ont cédé le terrain, au Sud-Est d'Origny, il n'est plus question qu'elle intervienne.

Ainsi finit, sans véritable combat, l'odyssée de la 17e Division envoyée en renfort à la 2e Armée par le général von Kluck (Ière Armée.)

Le soir elle reprend la route Origny - Saint-Quentin pour rejoindre son Corps.

 

Conclusion : Si dans la matinée du 30 Août 1914, la 17e Division d'Infanterie, unique élément de la Ière Armée, s'est bien présentée sur le champ de bataille, son infanterie ne combattit pas, seule sa 17e Brigade d'Artillerie intervint, modérément, dans le courant de l'après-midi.

De plus, le 30 Août, la Bataille de Guise - Saint-Quentin était terminée puisque dès 8 heures du matin, le général Lanrezac ordonna à ses unités de reprendre la retraite. Il y eut encore des combats, mais ce ne fut que des combats d'arrière-garde.

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