Dragon

 

"Les 14 obus tirés du Tardenois, sur Paris, par le "Pariser Kanone"", le 15 et 16 Juillet 1918"

 


 Marche avec exposés historiques du 24 mai 2003

marche organisée par Jean Vedovati et Henri Maurel

LES EXPOSÉS

- Circuit facile d'environ 8 km le matin et 2 km l'après midi. Prévoir de bonnes chaussures.

- Départ à 9 heures précises place de l'église de Bruyère sur Fère,

- Rendez-vous à partir de 8 heures 30.

- La pause casse croûte est prévue aux environs de 12 heures 30 à Bruyère sur Fère. Apporter son pique-nique.

- Après-midi bois du Châtelet (déplacement voiture).

Circuit du matin

1) Départ, église de Bruyères, Rappel de la situation générale

2) Le Coq Hardi

3) Rappel de l'évolution de l'Artillerie Allemande

4) Une petite partie du plateau du Tardenois

5) Pont de Chemin de Fer

6) Le Pariser Kanone

7) Le Bois de Bruyères

Pause repas à Bruyères

Exposés de l'après-midi

X - La pièce du bois du Châtelet


MARCHE DU 24 MAI 2003


I - Rappel de la situation générale.

 

Nous allons nous intéresser, aujourd'hui, plus particulièrement, au 16 et 17 juillet 1918 (Jean Hallade parle de 15 et 16 juillet ?). Mais il est bon de rappeler que ces dates correspondent à l'offensive allemande sur la 4ème Armée à l'est de Reims, sur la 5ème Armée de Reims à Verneuil et sur la 6ème de Verneuil à Mont-Saint-Père, avec franchissement de la Marne.

 

Cette dernière offensive allemande intervenant après les offensives du printemps 1918. En Mars 1918 le Commandant en Chef allemand Ludendorff (Quartier Maître général) lance la première grande offensive de l'année. Le temps travaille contre les Allemands avec l'arrivée, lente mais certaine, des Américains (6 divisions en Mars 1918). Par contre la paix sur le front russe permet aux Allemands de transférer vers le front ouest de nombreuses divisions devenues disponibles. En Juin 1917, Ludendorff disposait à l'Ouest de 156 divisions, le 1er Février 1918: 171 et le 1er Mars 175.

 

La première offensive, du 21 Mars 1918, perce le front à la jonction des armées anglaises et françaises, à la hauteur de Saint Quentin, et pousse vers l'ouest. Le général Foch, nommé coordinateur des forces alliées, arrête avec beaucoup de difficultés, les Allemands aux portes d'Amiens.

 

Une deuxième offensive allemande, le 9 Avril, au nord de Béthune, tente la percée en direction de Calais et Boulogne pour couper le ravitaillement anglais. Cette offensive sera aussi contenue.

 

N'ayant pas épuisé ses réserves, Ludendorff, enfonce, le 27 Mai, le front au "Chemin des Dames" et ses troupes atteignent la Marne début juin. C'est après ces batailles que commence l'attaque du 15 juillet.

 

II - Le Coq Hardi

Aujourd'hui nous parlons des 16 et 17 juillet 1918, mais cet endroit fut témoin des combats, dix jours plus tard, de la 63ème D.I. qui comprenait le 216ème, le 298ème et le 305ème R.I., son régiment de 75 étant le 216ème R.A.C..

Après l'offensive du 18 juillet 1918, où les Xème (nord de l'Ourcq) et VIème Armées (sud de l'Ourcq) attaquaient en direction de l'est, à partir du 20 Juillet, la 63ème D.I. est engagée à l'est de Neuilly-Saint-Front.

Le 23 juillet, commence une série de durs combats où, jusqu'au 25, vont être engagés tour à tour, le 305e, le 216e et le 298e RI. La côte 141 qui domine Coincy, fut le principal enjeu des combats du 23 et 24 juillet.

Extrait du journal de marche du 305ème R.I. :

" Le 26 juillet 1918, le 5e Bataillon du 305ème R.I.par sa gauche s'appuie sur le chemin de terre Coincy-Bruyères. 4e Bataillon par sa gauche chemin de terre de la Carrière au Coq-Hardi. 6e Bataillon en liaison à droite avec 4e sa gauche à hauteur moulin de la Poterie, à 400 m à l'est de la route La Poterie - Nanteuil assure liaison avec 11e R.I. Pertes légères

Le 27 juillet 1918, La D.I. de gauche fait savoir que l'ennemi se retire. Ordre est donné de se porter en avant. 5e Bataillon dans zone bois de Chinchy - ferme de Bellefontaine et route Coincy -Fère-en-Tardenois. 6e Bataillon dans zone sud route Coincy - Fère-en-Tardenois lisière sud Bruyères exclue et lisière sud de Trugny exclue. Objectif atteint vers 22 h 30. "

 

La 63ème DI atteint l'Ourcq qu'elle borde le 29 juillet, après une opération heureuse du 305e qui fait 100 prisonniers.

 

III - Le Rappel de l'évolution de l'Artillerie Allemande

De cette endroit nous voyons la crête au dessus de laquelle sont passés probablement les 14 obus tirés les 16 et 17 juillet 1918 (ou le 15 et 16 ?) en direction de Paris. A vol d'oiseau le Bois de Bruyères est à 90 Km de Notre-Dame ! Mais les obus vont parcourir une distance beaucoup plus Grande, car la pièce tire sous une hausse voisine de 45°

 

Un petit rappel de vocabulaire, un canon est une arme à feu d'un calibre supérieur à 20 mm et dont la longueur de tube est supérieure à 20 fois le calibre. Lorsque la longueur est comprise entre 10 et 20 calibres on parle d'un obusier.

 

Au début de la Grande Guerre l'artillerie allemande était très supérieure à l'artillerie des alliés et en particulier à l'artillerie française qui possédait le redoutable "75" mais souffrait du manque d'artillerie lourde sur le champ de bataille. Les Allemands avaient, en prévision de l'exécution du plan Schlieffen, prévu de l'artillerie de siège et tout particulièrement une pièce capable de détruire toutes les fortifications connues de l'époque.

 

En effet le plan Schlieffen prévoyait le passage par la Belgique des trois armées de son aile tournante. Mais la frontière germano-belge était couverte par la place de Liège, avec ses forts, qui barraient la vallée de la Meuse, aucune progression possible vers l'ouest sans la prise rapide de Liège !

 

Liège était une place moderne, bien fortifiée il fallait donc une pièce révolutionnaire pour écraser les forts. Déjà en 1900 les usines Krupp construisaient des canons de marine de 420 mm et des obusiers de 350 mm. Le premier prototype d'obusier démontable de 420 mm, sorti en 1909 pesait 170 T ! Trop lourd ! Les ingénieurs durent repenser et alléger la pièce, ils conçurent l'obusier M 42, d'environ 70 T, dont la portée était de 9,5 Km avec un obus de 800 kg et 12,5 KM avec un obus de 400 kg, l'obusier était monté sur roues afin de le rendre plus manœuvrable sur la position de batterie, pour les déplacements, l'obusier était démonté et transporté sur quatre remorques attelées à des tracteurs agricoles.

 

L'obusier M42 reçut le nom de "Dicke Bertha" (grosse Bertha, grosse par son calibre) en l'honneur de la fille de Monsieur Krupp. C'est le 12 août 1914 face aux forts de Liège que deux obusiers M42 commencèrent l'écrasement des forts de la place, le 15 août tous les forts étaient détruits ....

 

Les "Dicke Bertha" continuèrent leur destruction sur les forts de Namur, d'Anvers, de Maubeuge, un peu plus tard Verdun ... Ces obusiers entraient dans la légende

 

IV - Une petite partie du plateau du Tardenois

Dans cette direction Fère-en-Tardenois, vers le nord la vallée de la Vesle, celle de l'Aisne et derrière le Chemin des Dames, plus vers le nord-ouest et encore plus loin le massif de Saint Gobain, où initialement étaient installés les "Pariser Kanonen" on pense qu'il y en avait quatre, nous en parlerons plus tard.

 

Tout à l'heure nous parlions de la 63ème D.I.. Le 27 juillet 1918, l'ennemi se repliant devant le 4e Bataillon 298ème R.I., ce dernier envoie immédiatement une patrouille sur Villeneuve-sur-Fère. Le 5e Bataillon pousse une avant-garde jusqu'à la ferme de Combernon.

 


SUITE DE LA MARCHE DU 24 MAI 2004


RETOUR VERS LES ACTIVITES "2003" ET LES ACTIVITES FUTURES